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Sciences humaines & sociales
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Raviver de l'esprit en ce monde : un diagnostique contemporain
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032930045
Il est une menace dont tout le monde s'émeut - à juste titre - parce qu'elle est spectaculaire : la Terre se réchauffe et la vie pourrait s'y tarir. Mais il en est une autre qu'on évite de remarquer. Cela parce qu'elle touche à l'invisible et nous implique peut-être encore davantage - d'ailleurs comment la nommer ? Ses effets cependant sont des moins contestables : "d'un clic", on croit que tout est à portée, qu'il n'y a plus à accéder. Ou l'on fait du Livre un "produit" comme un autre. L'écran fait écran et l'événement de la présence est perdu. Et, d'abord, les médias distillent leur coïncidence idéologique à notre insu. Ne sommes-nous pas en train de devenir des sujets inertes sans plus d'élan - d'essor - qui nous mobilise ? J'ai choisi de nommer de l'"esprit" cette autre perte qui nous menace. Et donc, à l'encontre de la vie qui ne vit pas, de la non-vie menaçant nos vies, d'appeler à la défense et l'illustration de l'"esprit", une fois celui-ci décapé de tout spiritualisme. Dans le monde de la Connexion généralisée, de la Communication et de la Consommation gérées par le numérique, où font loi la Commodité et le Marché, quel écart et quel espacement reste-t-il encore où de l'esprit puisse se déployer ? Or rien ne sert de dénoncer cet état de fait et le renverser est impossible. Mais j'appelle à en dé-coïncider : en fissurant la chape invisible sous laquelle nos vies se laissent enfermer.
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AdobeLa transparence du matin
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032927151
Dans son choix grec, la philosophie a pensé la vie, mais non pas vivre ; et le religieux, qui prenait en charge la question du vivre, est aujourd'hui en retrait. De là que vivre soit laissé en friche, abandonné au prêche ou bien au truisme ; et que prospèrent le Développement Personnel et le marché du Bonheur vendant vivre comme du "tout positif". Or vivre est paradoxal, s'étendant du vital au vivant. Il est à la fois la condition de toutes les conditions : être en vie ; et l'aspiration de toutes nos aspirations : vivre enfin ! Nous sommes en vie, mais nous n'accédons pas pour autant à vivre. Car la vie d'elle-même rabat la vie. De là que nous puissions être nostalgiques de la vie au sein même de la vie - ou que "la vraie vie est absente". Or, c'est à travers cette inanité même de "la vie" que nous pourrons voir transparaître à l'envers l'inouï de vivre débordant le déjà vécu et l'ouvrant à de l'"in-vécu", quitte à s'y heurter à de l'Invivable ; et, puisque vivre n'est, au fond, qu'ouvrir des possibles, nous pourrons alors rouvrir des possibles dans nos vies, au lieu de les laisser s'étioler. Car répéter qu'il faut "cueillir le jour", "profiter de la vie", n'a pas prise sur la vie. Traçons donc plutôt, pour nous y repérer, une carte de ces possibles intensifs entre lesquels décider vivre. Vivre y reparaît alors dans sa ressource, dans son essor, dans son "matin", dégagé de ce qui l'enlisait, au fil des jours, et l'emmurait. Telle est la "transparence du matin", en amont de tous les enseignements de la morale.
F. J.
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AdobeRouvrir des possibles
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032926956
Aujourd'hui où l'on ne peut plus tracer de plan de la Cité idéale et où les lendemains «?ne chantent plus?», peut-on faire autre chose que défaire ce qui bloque l'état présent des choses pour y rouvrir des possibles ? Or, qu'est-ce qui bloque si ce n'est des coïncidences idéologiques installées et paralysant la société ? Ne pouvant les renverser (comment en aurait-on la force ?) et les dénoncer ne s'entendant pas, on ne peut que les fissurer?: localement, sur le terrain, chacun en ayant l'initiative là où il est. Mais ces dé-coïncidences se relient et se relaient, elles se répondent et peuvent s'associer. Une Association en est née. Car «?c'est quand même avec des fissures que commencent à s'effondrer les cavernes?». F. J.
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AdobeDe la vraie vie
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032908143
Un soupçon s'est insidieusement levé, un matin : que la vie pourrait être tout autre que la vie qu'on vit. Que cette vie qu'on vit n'est plus peut-être qu'une apparence ou un semblant de vie. Que nous sommes peut-être en train de passer, sans même nous en apercevoir, à côté de la « vraie vie ».
Car nos vies se résignent par rétractation des possibles. Elles s'enlisent sous l'entassement des jours. Elles s'aliènent sous l'emprise du marché et de la technicisation forcée. Elles se réifient, enfin, ou deviennent « chose », sous tant de recouvrements.
Or, qu'est-ce que la « vraie vie » ? La formule, à travers les âges, a vibré comme une invocation suprême. De Platon à Rimbaud, à Proust, à Adorno.
La « vraie vie » n'est pas la vie belle, ou la vie bonne, ou la vie heureuse, telle que l'a vantée la sagesse.
Elle n'est surtout pas dans les boniments du « Bonheur » et du développement personnel qui font aujourd'hui un commerce de leur pseudo-pensée.
La vraie vie ne projette aucun contenu idéal. Ce ne serait toujours qu'une redite du paradis. Elle ne verse pas non plus dans quelque vitalisme auto-célébrant la vie.
Mais elle est le refus têtu de la vie perdue ; dans le non à la pseudo-vie.
La vraie vie, c'est tenter de résister à la non-vie comme penser est résister à la non-pensée.
En quoi elle est bien l'enjeu crucial - mais si souvent délaissé - de la philosophie.
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AdobeAltérités ; de l'altérité personnelle à l'altérité culturelle
François Jullien
- Gallimard
- Folio essais
- 9782072901454
"Comment empêcher que la présence, en s'instaurant, s'installe ? Qu'elle s'enlise de ce qu'elle se réalise et s'abîme dans la durée ? Les Amants en sont menacés.
Je proposerai de penser cet "être près" de la présence, non pas dans les termes de l'"être", donc de la détermination ; mais dans les termes de l'entre laissant passer indéfiniment l'intime entre des sujets respectant leur altérité.
De sorte que la présence ne sombre pas dans la fatalité de l'être-là qui, s'étalant dans son "là", se désactive et désapparaît.
N'est-ce pas ce qui d'abord importe pour vivre à deux, se tenant "hors de soi", et véritablement exister ?
Or n'en va-t-il pas de même touchant l'altérité qu'on dit culturelle ?
Une mission aux confins du Vietnam - des flancs de Sapa aux bras du Mékong - m'a conduit à reconsidérer du plus loin ce qui nous occupe aujourd'hui de si près ; ainsi qu'à sonder, dans le sort de minorités brutalement exposées à la mondialisation, la déculturation planétaire qui menace.
Ou comment articuler dans les termes à la fois de l'entre et de l'autre ce qui paraît s'opposer : le local et le global, la connivence et la connaissance, l'entretien du Divers et la promotion d'un universel, mais qui ne soit pas universaliste ?"
F. J.
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AdobeDé-coïncidence ; d'où viennent l'art et l'existence
François Jullien
- Grasset
- 9610735750869
On voudrait croire que, quand les choses en viennent enfin à s'accorder, c'est là le bonheur...
Or, c'est précisément quand les choses se recoupent complètement et coïncident que cette adéquation, en se stabilisant, se stérilise.
La coïncidence est la mort. C'est par dé-coïncidence qu'advient l'essor.
Dieu lui-même dé-coïncide d'avec soi, en mourant sur la Croix, pour promouvoir la vie vivante. Dans la faille de la dé-coïncidence une initiative est à nouveau possible se déployant en liberté.
Or, comme l'Âge classique a fait de l'adéquation la définition même de la vérité, ou de la coïncidence avec la Nature le grand précepte de l'art comme de la morale, il est revenu à la modernité de rompre avec ce confort de la pensée.
François Jullien fait jouer ici le concept de « dé-coïncidence » dans la Bible, la peinture, la littérature, la philosophie, pour montrer comment il est à la source de l'art et de l'existence.
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AdobeLes transformations silencieuses t.1; chantiers
François Jullien
- Grasset
- 9600753770864
« Grandir, vieillir ; mais également l'indifférence qui se creuse, jour après jour, entre les anciens amants, sans même qu'ils s'en aperçoivent ; comme aussi les Révolutions se renversant, sans crier gare, en privilèges, ou bien le réchauffement de la planète : autant de modifications qui ne cessent de se produire ouvertement devant nous, mais si continûment et de façon globale, de sorte qu'on ne les perçoit pas. Mais on en constate soudain le résultat - qui nous revient en plein visage. Or si cette transformation continue nous échappe, c'est sans doute que l'outil de la philosophie grecque, pensant en termes de formes déterminées, échouait à capter cette indétermination de la transition. De là l'intérêt à passer par la pensée chinoise pour prêter attention à ce même : celui de « transformations silencieuses » qui, sous le sonore de l'événement, rendent compte de la fluidité de la vie et éclairent les maturations de l'Histoire tout autant que de la Nature. De notion descriptive, on pourra alors en faire un concept de la conduite, stratégique comme aussi politique: face à la pensée du but et du plan, qui a tant obsédé l'Occident, s'y découvre l'art d'infléchir les situations sans alerter, d'autant plus efficace qu'il est discret. » François Jullien
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AdobeTraité de l'efficacité
François Jullien
- Grasset
- 9600674280862
"Passer par la Chine est pour moi un moyen, un levier pour questionner. Au fond si j'ai appris le chinois c'est pour mieux lire le grec". Ainsi François Jullien interroge-t-il notre manière occidentale de penser. Qu'est-ce donc que l'efficacité ? Est-ce le mouvement volontariste qui porte au but recherché ? Ou au contraire, plutôt que de chercher à se pousser, selon la pensée occidentale, est-ce se laisser pousser selon la méthode chinoise ? Ici, deux visions s'opposent : ce que nous découvrons en Chine, c'est une conception de l'efficacité qui apprend à laisser advenir l'effet. Un traité qui questionne notre monde.
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AdobeL'incommensurable : un concept peut-il changer notre vie ?
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032919842
A-t-on encore besoin de l'idée de Dieu pour vivre pleinement ? Absolument pas, répond François Jullien. Car nous possédons un nouveau concept : l'incommensurable. Avec L'Incommensurable, François Jullien clôt son cycle d'essais à l'Observatoire, commencé par De la vraie vie, puis poursuivi par Ce point obscur et Moïse ou la Chine. Le grand philosophe tâche ici de définir une alternative moderne à l'idée de Dieu, grâce à un nouveau concept qu'il nomme l'incommensurable. Car si en Occident c'est Dieu qui a longtemps contenu cet incommensurable, il est sans doute temps de ne plus se le dissimuler. Il se pourrait bien que, dans le vertige qu'il provoque en nous, apparaissent de nouvelles traces de la vérité. Il se pourrait bien que ce nouveau concept - l'incommensurable - puisse changer la vie.
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AdobePhilosophie du vivre
François Jullien
- Gallimard
- Folio essais
- 9782072577734
"Vivre nous tend entre l'un et l'autre : il dit à la fois l'élémentaire de notre condition - être en vie - et l'absolu de notre aspiration : "Vivre enfin !" Car que pourrions-nous désirer d'autre que vivre ?
Vivre est en quoi nous nous trouvons toujours déjà engagés en même temps que nous ne parvenons jamais - pleinement - à y accéder.
Aussi la tentation de la philosophie, depuis les Grecs, a-t-elle été de le dédoubler : d'opposer au vivre répétitif, cantonné au biologique, ce qu'on appellera, le projetant dans l'Être, la "vraie vie".
Refusant ce report et circulant entre pensée extrême-orientale et philosophie, j'envisagerai ici quels concepts peuvent faire entrer dans une philosophie du vivre : le moment, l'essor opposé à l'étalement, l'entre et l'ambiguïté ; ou ce que j'appellerai enfin, prenant l'expression en Chine, la "transparence du matin".
Je me demanderai, plus généralement, comment chaque concept, pour se saisir du vivre, doit s'ouvrir à son opposé. Car comment s'élever à l'ici et maintenant sans se laisser absorber dans cet immédiat, ni non plus le délaisser ?
Ce qui impliquera de développer une stratégie du vivre en lieu et place de la morale.
Le risque est sinon d'abandonner ce vivre aux truismes de la sagesse ; ou bien au grand marché du développement personnel comme au bazar de l'exotisme. Car cet entre-deux, entre santé et spiritualité, la philosophie ne l'a-t-elle pas - hélas ! - imprudemment laissé en friche ?"
François Jullien.
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AdobeMoïse ou la Chine, notre vie peut-elle changer de concept ?
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032917619
À l'heure des nouvelles revendications identitaires et du sursaut de l'intégrisme religieux, François Jullien propose autre façon de vivre ensemble : l'inter-culturalité, et s'intéresse à la question de Dieu, fondatrice en Occident, inexistante en Chine. N'est-il pas temps d'enquêter sur « Dieu » au-delà de la croyance ou de l'athéisme - du pour ou contre Dieu - et d'abord sur la grande affaire que Dieu a provoquée culturellement en Occident ? Par l'exploration de la langue et de la pensée chinoises, tenants d'une civilisation où la figure de Dieu ne s'est pas déployée, et par la confrontation d'avec notre Occident que l'idée de Dieu a pour ainsi dire « fait », François Jullien réinterroge tout le chemin de la philosophie occidentale pour la faire « sortir d'Europe ». Sans Dieu à l'origine, son avènement serait bien différent ! Un incroyable exercice d'ouverture d'esprit qui, en plus d'introduire le lecteur à la pensée chinoise, pense les conditions d'un véritable dialogue interculturel.
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AdobeL'invention de l'idéal et le destin de l'Europe
François Jullien
- Gallimard
- Folio essais
- 9782072724190
Idéal est un mot d'Europe : il s'y retrouve d'une langue à l'autre, seule diffère la façon de le prononcer.
Il n'est pas banal d'avoir isolé dans la vie de l'esprit cette représentation unitaire, séparée de l'affectif, qu'on appelle «idée». Il l'est encore moins d'avoir imaginé reporter sur elle, promue en "idéal" séparé du monde, la fixation du désir, au point de faire de cette abstraction le mobile d'une humanité prête à s'y sacrifier.
L'idéalisme platonicien et la dramatisation de l'existence qu'un tel coup de force a inspirée, le lecteur les redécouvre à neuf considérés depuis la Chine.
Car la Chine nous dit comment on aurait pu ne pas se laisser prendre à ce jeu de l'idée. Et d'abord comment s'engager dans la pensée en s'insérant dans la tradition plutôt que de vouloir, par le doute, rompre avec toute adhésion ; comment se fier au conditionnement de la conduite par imprégnation des rites plutôt que par l'obéissance consentie à la Loi ; ou comment la Raison peut se conformer à la régulation des choses plutôt qu'à la formalisation d'un modèle détaché du monde.
Au moment où l'"Europe" doute de son avenir, n'y a-t-il pas intérêt à repenser cette vocation de l'idéal ?
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AdobeCe point obscur d'où tout a basculé
François Jullien
- Éditions de l'observatoire
- 9791032917664
« Il est un point, dans nos vies, peut-être le plus inquiétant: quand une situation, un sentiment, un amour, soudain vient à s'inverser. Sait-on comment cela s'est effectivement passé?? Or, à partir de ce point «obscur», ensuite, tout a basculé... En tirant ce fil, on est porté à s'interroger?: n'est-ce pas là ce que notre langue, s'exprimant dans les termes de l'«être» (c'est-à-dire de «parties», de «début», de «cause», etc.), échoue à expliquer?? Mais peut-on sortir de sa langue dans sa langue, de la langue de l'Être dans laquelle, depuis les Grecs, notre pensée s'est articulée?? Peut-on ouvrir sa langue en s'aidant d'une autre langue telle que, exemplairement, pour moi le chinois?? Que serait une langue, en effet, qui pense, en termes, non de début, mais d'«amorce», de «linéaments» et d'«infléchissements»?? Non de cause et d'explication, mais de «propension» et d'implication?? Non de parties constitutives, mais de ramifications et de réseau structurant, etc.?? Et d'abord si, au lieu de diviser méthodiquement, on apprenait à «cliver» en épousant la configuration des choses?? Si, au lieu de tout sacrifier à la détermination et à sa clarté, on faisait une place légitime à l'évasif?? On pourrait en concevoir une nouvelle épistémologie que réclame aujourd'hui, je crois, le renouvellement des savoirs. Et d'abord, en délaissant la langue de l'Être, décrire plus intimement ces veinures selon lesquelles nos vies vont basculant dans un sens ou dans l'autre, d'où ensuite tout a découlé... Sans même qu'on l'ait remarqué. » F. J.
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AdobeProcès ou création ; une introduction à la pensée des lettrés chinois
François Jullien
- Le seuil
- 9782021196863
Que toute réalité soit conçue comme processus en cours relevant d'un rapport d'interaction; que tout réel ne soit donc jamais analysable comme entité individuelle mais comme relation; qu'il y ait par conséquent à l'origine de tout phénomène non pas une mais toujours deux instances fonctionnant corrélativement (yin/yang, terre/ciel, paysage/émotion...) : c'est là une représentation de base de la culture chinoise, dont la lecture de Wang Fuzhi (1619-1692) permet ici de saisir les enjeux. Soit une régulation ininterrompue du cours (du monde comme de la conscience), un va-et-vient du visible et de l'invisible dans une essentielle corrélation, une affirmation des valeurs qui, inscrite dans l'ordre de la nature, ne débouche sur aucune rupture dualiste ni sur aucun "être" métaphysique.
La lecture de François Jullien se veut problématique en ce qu'elle propose entre "procès" et "création" (telle que l'entend l'occident) une alternative qui permet de percevoir le pli particulier pris par tout un contexte de civilisation, assimilé comme une évidence, et qui lui sert de forme (inconsciente) de rationnalité. Manière, aussi bien, de redécouvrir les partis pris enfouis dans notre propore cogito.
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AdobeLe nu impossible
François Jullien
- Le seuil
- 9782021361568
Le nu impossible
Tout désigne le Nu comme un phénomène qui a si bien collé à la culture européenne que nous n'en sommes jamais sortis. L'Église a pu rhabiller le sexe, mais elle a gardé le nu.
En revanche, s'il est un espace culturel où le nu est resté complètement ignoré, c'est bien en Chine. Donnée d'autant plus surprenante que la tradition artistique chinoise a largement développé la peinture et la sculpture des personnages.
Une absence aussi radicale renvoie à une impossibilité. Nous voilà donc conduits à nous interroger sur la condition de possibilité du nu : à quoi, d'un point de vue théorique, a-t-il dû de s'interposer entre la chair et la nudité, le désir et la honte ? Rouvrant un accès sensible à l'ontologie, François Jullien en fait le révélateur de notre quête de l'en-soi et de la présence, en même temps qu'il met au jour un nouvel objet, d''autant plus intéressant à penser qu'il est identifié par son absence : le " Nu impossible ".
François Jullien
Il est titulaire de la chaire sur l'altérité au Collège d'études mondiales de la fondation Maison des sciences de l'homme. Son œuvre est traduite dans quelque vingt-cinq pays.
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AdobeDe l'universel ; de l'uniforme, du commun et du dialogue entre les cultures
François Jullien
- Fayard
- 9600687510864
Depuis ses tout premiers travaux, l'ambition de François Jullien est de construire un rapport interculturel Chine-Europe tout à la fois effectif et fécond, c'est-à-dire qui se garde de l'universalisme à bon marché, comme du relativisme, son double inversé. Il était donc requis d'emblée dans son programme de recherches qu'il se consacrât un jour à la question même de l'universel, et à ses enjeux politiques..
Jullien commence par retravailler le sol conceptuel de la notion même d'universel. Qu'est-ce qui distingue et en même temps relie cette notion à celle d' « uniforme » ? Et les deux précédentes notions à celle de « commun » ? Puis il entreprend d'éclairer en profondeur la façon chaotique dont la dimension de l'universel a émergé en Europe. Car lorsqu'on l'examine d'un point historique (et dans le temps long qui est celui des idées), il est frappant de voir à quel point l'universel est une notion composite, voire hétéroclite, en ce qu'elle plonge ses racines dans trois régimes de pensée et d'histoire très hétérogènes : celui de la logique, via la philosophie et les sciences, celui du droit, via l'Empire romain, et enfin celui de la religion, via la christianisme et saint Paul.
Oui, il y a bien une « idéologie européenne ». Oui, les notions de « démocratie » et de « Droits de l'homme » subissent une torsion lorsqu'elles passent en Chinois. Non, cela ne signifie pas pour autant que le relativisme est la seule option rationnelle et le fin mot de tout. Et encore moins que les jeunes Chinois de la place Tian an'Men ne savent pas de quoi ils parlent lorsqu'ils revendiquent de telles valeurs. Oui, on peut dire quelque chose de neuf, aujourd'hui encore, sur l'universel et sur le dialogue des cultures.
Et de fait, si la démarche « sinophilosophique » de F. Jullien présente un avantage, c'est bien justement celui de renouveler et de relancer toutes les questions qu'elle rencontre, même les plus rebattues, et nous surprendre ainsi à chaque livre.
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AdobePourquoi il ne faut plus dire "je t'aime"
François Jullien
- Editions de l'aube
- 9782815933919
"Il faut casser cette image de l'amour-passion comme grand embrasement qui retombe en cendres, s'écarter de l'amour comme désir de possession qui, une fois qu'il a atteint sa satisfaction, se transforme fatalement en déception". Voilà ce que nous dit François Jullien, qui plaide pour le concept d'intimité. Si l'amour est équivoque, l'intime, lui, est ambigu. Or, assène le philosophe, "penser, c'est chasser l'équivoque et explorer l'ambigu". Dire je t'aime, c'est faire de l'autre un objet, quand dire je suis intime avec toi, c'est défaire l'isolement des sujets. De ce décalage entre l'image commune et passionnelle et celle à rapprocher de la notion d'intime, quelle philosophie de l'amour peut-on tirer ?
François Jullien est helléniste et sinologue. Titulaire de la chaire sur l'altérité à la Fondation Maison des sciences de l'homme, il est l'un des philosophes les plus traduits et commentés dans le monde.
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AdobeDe l'être au vivre ; lexique euro-chinois de la pensée
François Jullien
- Gallimard
- Bibliothèque des Idées
- 9782072592645
"Dans quels termes penser quand le monde est en voie de penser dans les mêmes ?
Face aux principaux concepts de la pensée européenne, je suis allé chercher en Chine des cohérences à mettre en vis-à-vis, dont je fais des concepts, ceux-ci laissant paraître d'autres possibles.
Il ne s'agit donc pas de "comparer". Mais de cueillir les fruits d'un déplacement théorique, dont je dresse ici le bilan, en explorant d'autres ressources à exploiter ; comme aussi, par le dévisagement mutuel engagé, de sonder respectivement notre impensé.
Au lieu donc de prétendre identifier des "différences" qui caractériseraient les cultures, je cherche à y détecter des écarts qui fassent reparaître du choix et remettent en tension la pensée. C'est seulement à partir d'eux, en effet, qu'on pourra promouvoir un commun de l'intelligible qui ne soit pas fait de slogans planétarisés.
En retour, les entrées de ce lexique introduiront autant de dérangements qui pourront faire réagir les pratiques de l'art comme de la psychanalyse ; qui permettront de réinterroger de biais la pensée du politique comme du management.
Et voici que, en dessinant une sortie de la "question de l'Être", c'est du même coup une nouvelle pensée du vivre que capte, dans ses mailles, ce filet."
François Jullien.
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AdobeVivre en existant ; une nouvelle éthique
François Jullien
- Gallimard
- Bibliothèque des Idées
- 9782072668456
"Entre ces deux grands termes rivaux, l'être et le vivre, exister est le verbe moderne qui fait lever un nouveau possible.
Mais comment décrire l'existence sans plus construire - comme la philosophie l'a fait de l'Être - en s'en tenant au ras du vécu ?
Je cherche ici des concepts qui décolleraient le moins de l'expérience : on reste dans l'adhérence au vital ou l'on en désadhère. Car exister, c'est d'abord résister. Sinon ma vie s'enlise ; ou bien elle peut basculer. Elle s'amorce et se résorbe - plutôt qu'elle ait "début" et "fin". Elle reste prise dans le "dur désir de durer" ou bien je peux en émerger.
Ou si seul le phénoménal existe, il faudra reconnaître ce qui s'y ouvre de faille (tel le "sexuel") ou qui l'excède : la rencontre de l'Autre.
Car si vivre, c'est déjà dé-coïncider d'avec soi (sinon c'est la mort), exister est ce verbe nouveau qui, détaché de l'Être, promeut cette désadéquation en ressource.
"Ex-ister", c'est en effet, littéralement, "se tenir hors" - il faudra dire de quoi.
Ou comment émerger du monde, mais dans le monde, sans verser dans l'au-delà de la métaphysique ?
De là se dégage une nouvelle Éthique qui ne prêche pas : vivre en existant."
François Jullien.
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AdobeFonder la morale
François Jullien
- Grasset
- 9600674570864
Partant du constat que la morale moderne, qui prend sa source principalement dans les travaux de Rousseau et de Kant, n'est jamais parvenue à sortir du piège de la transcendance (pas une valeur, pas une référence qui ne soient situées dans un espace abstrait, hors humanité : la Raison, la Loi, etc.), François Jullien propose d'interroger Mencius, l'un des plus anciens philosophes chinois (371-289 av. J.-C.). Il établit ainsi, par-delà siècles et millénaires, un dialogue entre Chine et Occident dont il ressort qu'il est possible de fonder une morale humaine, ouverte sur la liberté et la responsabilité ; une morale qui intègre pleinement l'idée de l'altérité.
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AdobeCinq concepts proposés à la psychanalyse
François Jullien
- Grasset
- 9601761710866
"En dépit de la révolution qu'il opère, Freud n'est-il pas demeuré dépendant de l'outillage intellectuel européen ? Ne laisse-t-il pas dans l'ombre, de ce fait, certains aspects de la pratique analytique que sa théorie n'a pu explorer ?Mais comment s'en rendre compte, si ce n'est en sortant d'Europe ?Je propose ici cinq concepts, abstraits de la pensée chinoise, dans lesquels ce qui se passe dans la cure pourrait se réfléchir et, peut-être, mieux s'expliciter. Chacun opère un décalage : la disponibilité par rapport à l'attention du psychanalyste ; l'allusivitépar rapport au dire de l'analysant ; le biaispar rapport à l'ambition de la méthode ; la dé-fixationpar rapport à l'enjeu même de la cure ; la transformation silencieuse, enfin, par rapport à l'exigence de l'action et de son résultat.Autant d'approches qui font découvrir la psychanalyse sous un jour oblique, la révélant dans on impensé. Or, cet impensé n'est-il pas aussi celui de la pensée européenne découverte dans ses partis pris ?De quoi introduire également à la pensée chinoise dont ces notions, en venant sur le terrain de la psychanalyse, se remettent à travailler."F. J.
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AdobeChantiers t.2 ; cette étrange idée du beau
François Jullien
- Grasset
- 9600863380861
« Du beau, on n'a cessé, au fil des siècles, de remettre en question les critères et les conceptions ; de faire varier les définitions. Mais s'est-on jamais interrogé sur ce préalable, déposé dans la langue, celui de pouvoir dire simplement : « le beau » ? A-t-on jamais sondé, en effet, sur quel socle enfoui « le beau » est juché ? Lui, la grande cheville ouvrière de notre métaphysique : nous apprenant à quitter la diversité du sensible pour l'unitaire de l'« idée » ; comme aussi, en retour, nous frappant d'effroi - d'émoi - par son absolu faisant irruption à même le visible. Seule issue restante, dès lors, depuis que les dieux sont morts, pour nous forger un salut. Or la pensée chinoise n'a pas isolé- abstrait -« le beau ». En faisant travailler cet écart, je souhaite dégager d'autres possibles ne se rangeant pas sous la monopolisation du beau ; par suite, explorer d'autres fécondités que l'art contemporain, en guerre ouverte avec le beau, peut rencontrer. De quoi du moins sortir le beau des lieux communs qui l'épuisent : pour le rendre à son étrangeté. » François Jullien
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AdobeFugues de l immanence
François Jullien
- Grasset
- 9600707560862
Le Yi king, un des plus anciens livres de sagesse (le millénaire chinois avant notre ère), repose sur le principe des hexagrammes, série de six traits superposés dont les multiples combinaisons ont un sens. Son succès, phénoménal en Occident, provient d'une déviation d'interprétation : on prend des baguettes imitant les traits des hexagrammes, on les lance, et la figure qu'elles dessinent en retombant devient divinatoire. Mais en employant cette technique, le texte fondateur est détourné de sa finalité première : la sagesse. C'est pourquoi François Jullien nous propose ici une tout autre lecture, premier texte du genre, s'appuyant sur les textes chinois et ne pouvant qu'être philosophique.
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AdobeDu temps
François Jullien
- Grasset
- 9600707550863
François Jullien, philosophe et sinologue, professeur à l'Université Paris 7 Denis Diderot, directeur de l'Institut Marcel Granet. Son travail est traduit dans une quinzaine de pays. Il a publié chez Grasset : Le détour et l'accès, Figures de l'Immanence, Fonder la morale, Traité de l'efficacité.
« Qu'est-ce donc que le temps ? demandait Augustin. Si personne ne me le demande, je le sais ; mais si on me le demande et que je veuille l'expliquer, je ne le sais plus... ».
Depuis ses débuts, la philosophie a beau se battre contre le concept de temps, elle n'en sort pas. Nous voici installés à demeure, en faisant notre demeure, dans ce concept étrange : le « temps ». Le plus familier - le plus étrange ; or, c'est d'après lui que nous concevons ce qui ferait l'essence de la « vie ».
Empruntant le chemin de la pensée chinoise, François Jullien tente de sortir de ce grand pli du « temps ». Car la Chine a pensé le « moment » saisonnier et la « durée », mais non pas une enveloppe qui les contienne également tous deux, et qui serait le « temps » homogène - abstrait. Quelle est donc cette pensée qui n'a pas pensé les « corps » en « mouvement » ? Quelle est donc cette pensée qui n'a pas opposé le temporel à l'éternel, l'être au devenir, d'où naît la métaphysique, et dont la langue, enfin, ne conjuguant pas, ne donne pas à opposer des temps - futur, présent et passé ?
Au terme des Essais, Montaigne suggère, non de vivre au présent, mais « à propos ». Discrètement, cet à propos nous sort de la pensée du temps ; il fait envisager le moment, non comme un laps de temps, mais comme une occasion, ou plutôt comme une « occurrence », le concept en est à forger. « Un bon moment », disons-nous ; mais de quoi celui-ci est-il fait ? Comment donner une consistance théorique à l'opportunité selon laquelle il « vient » à nous, comme à la disponibilité selon laquelle nous nous « ouvrons » à lui ?
Cet essai voudrait donc dégager une autre perspective que celle du surplomb du Temps et du grand drame - « existentiel » - qu'elle organise ; prenant le parti d'une pensée qui, dans son ouverture au « moment », et face à l'angoisse de la mort, dirait une insouciance qui ne soit pas une fuite, il tente d'élaborer des éléments du vivre qui ouvrent la philosophie à la possibilité de la sagesse.
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