L'interprétation, parce qu'elle ressemble à des croyances, a été écartée de la science moderne, en tout cas négligée, au profit de la déduction et la généralisation. Pourtant l'histoire des sciences nous montre son rôle permanent tant dans les sciences humaines que de la nature. C'est elle qui relance la fécondité dans les moments de compréhension difficile.
Le positivisme, qui reste une référence majeure dans les pratiques actuelles, est responsable de cette situation. Il cherche les commandements auxquels se soumet la nature. Cependant, après la période de conquête, nos inquiétudes sur l'environnement appellent une science plus ouverte, plus compréhensive des éventualités. Nicolas Bouleau montre que le coeur du problème est d'utiliser dans la science les matériaux interprétatifs que sont les craintes. Prolongeant et concrétisant les idées de Jonas, il décrit le travail d'élaboration de craintes désintéressées par une enquête sur un être supposé, comme par exemple l'agent de transmission de la maladie de la vache folle. L'ouvrage porte plus largement sur la façon de penser l'éventuel dans les relations des humains avec leur contexte.
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Que signifient vraiment les cours des marchés financiers mondiaux dont les variations incessantes occupent les écrans ? Reflètent-ils, comme les banques et les institutions l'affirment, la valeur de biens et de services soumis à la loi de l'offre et de la demande ? Ce qui est rare serait cher ? Ce qui est abondant, bon marché ? Et si dans le monde financier ce principe était tout simplement un leurre ?
Mathématicien de renom, fin connaisseur des marchés financiers, Nicolas Bouleau explique comment la finance néolibérale n'a cessé depuis trente ans de perfectionner de manière prodigieuse ses techniques de spéculation. L'usage de moyens informatiques très sophistiqués et l'application de théories mathématiques parmi les plus pointues imposent des cours d'une très grande volatilité qui prétendent refléter la santé économique de la planète et fournir des indications fiables pour sa gouvernance... alors qu'il n'en est rien. Le signal-prix a tout simplement disparu, les agents économiques sont contraints au business as usual. Dans son habit mathématique qui la protège des regards indiscrets, la finance ne voit rien de l'épuisement des ressources ni de la montée des inégalités.
Sortir de l'impasse d'un mode de gouvernement polarisé sur le cours des marchés mondiaux exige des institutions nouvelles, locales et internationales : en mobilisant des méthodes scientifiques attentives aux tendances grâce à des indicateurs non financiers, elles peuvent informer sur la situation réelle de la planète et de ses habitants, pour que les acteurs aient les moyens d'agir en connaissance de cause.
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L'économie contemporaine est dominée par les marchés financiers. Ils commandent le développement industriel et commercial. Ils imposent leur loi aux gouvernements. Quels principes les régissent? Leur fonctionnement demeure-t-il chaotique ou bien recèle-t-il une logique qu'on peut analyser et reconstituer en toute certitude? Si l'on pénètre dans les salles spécialisées à Paris, Tokyo ou bien Chicago, partout règnent les mathématiques. Vont-elles nous permettre de maîtriser enfin les marchés dont dépend l'économie tout entière?Mathématicien, Nicolas Bouleau est professeur à l'École des ponts. Il est lauréat du prix Montyon de l'Académie des sciences.
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Peut-être gardez-vous des mathématiques surtout des souvenirs d'hésitations et d'inquiétudes... Pourtant, de temps à autre, ne ressentiez-vous pas quelques joies ? L'étincelle de la compréhension ne vous a-t-elle jamais touché ? C'est que, de l'humain en mathématiques, il y en a plus qu'on ne croit : du plaisir parfois, de la frustration aussi – en tout cas, de l'inconscient beaucoup.
Avec la règle et le compas, outils venus de l'architecture, le mathématicien s'emploie à dire les constructions possibles et impossibles. Telle est la nature de sa quête permanente. Poursuivant son imaginaire, nourri de rêves peut-être indéchiffrables par la psychanalyse, il s'aventure sur des chemins nouveaux, défiant la discipline et ses maîtres, au risque d'une interprétation qui restera éventuelle, irrésolue, et peut mener au seuil de la déraison...
Dans ce livre, c'est l'apparition du sens mathématique qui est interrogée : le rôle de l'inconscient dans la découverte, le problème du langage ordinaire, le statut de l'amateur en science, un parallèle avec la création architecturale, les étranges recherches poétiques de Saussure, la fonction de l'exil (Cauchy), un voyage a Akademgorok et la masculinité de la science, autant de questionnements croisés qui cherchent à comprendre comment apparaît le sens, vérité installant sa lumière.
L'ambition philosophique ici n'est pas de relativiser la science mais, grâce au cas des mathématiques, moins pur qu'on ne le dit, de dégager ses ancrages dans la psychologie du sujet et la socialité du langage, et de pouvoir ainsi sonder l'épaisseur de sa sagesse.
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La place qu'occupe la modélisation aujourd'hui dans les sciences et dans les techniques est-elle usurpée ? Les mathématiques, sur lesquelles reposent les modèles qu'élaborent les ingénieurs, sont-elles garantes d'une représentation utile et bénéfique de la réalité ? À quelles économies sont destinées les modélisations ? Pour quelles décisions ? Ce sont quelques-unes des questions sur la modélisation, tant dans sa nature cognitive que dans ses enjeux sociaux, que cet ouvrage aborde.
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