Sur un paquebot reliant New York à Buenos Aires, en 1939, le champion du monde d'échecs est mis en difficulté par un inconnu lors d'une partie improvisée.
L'homme, qui affirme ne pas s'être assis devant un échiquier depuis plus de vingt ans, confie au narrateur sa terrible histoire : rescapé de la terreur nazie en Autriche, il a été soumis pendant plusieurs mois à la torture psychologique d'un isolement total, auquel seul le jeu d'échecs, qu'il pratiquait mentalement, lui a permis d'échapper...
Le Joueur d'échecs, que Zweig rédigea en 1941 depuis l'exil et qu'il acheva peu de temps avant de se donner la mort, est l'unique texte de fiction dans lequel il évoque frontalement le nazisme. OEuvre d'un auteur orphelin de sa patrie comme de ses idéaux, cette nouvelle est aussi une réflexion sur le destin de l'Europe et du monde - ce monde devenu, à l'heure où écrit Zweig, un grand échiquier où « plus rien n'est à sa place ».
Illustration de couverture : Virginie Berthemet © Flammarion
Édition augmentée avec présentation d'Agathe Novak-Lechevalier.
« Rendre compte du monde, simplement rendre compte du monde » : voilà ce que répond l'artiste Jed Martin lorsqu'on l'interroge sur le sens de son oeuvre. Ce projet, qui lui apportera la fortune et une renommée internationale, l'amènera à croiser des personnages très divers : Olga, une jolie Russe, mais aussi le commissaire de police Jasselin, le présentateur de télévision Jean-Pierre Pernaut, et même l'écrivain Michel Houellebecq, dont Jed réalisera le portrait... Roman réaliste qui tend vers l'anticipation, roman d'artiste qui flirte avec l'autofiction et s'achève en roman policier, La carte et le territoire brouille les pistes et estompe la frontière entre fiction et réalité. Dans cette oeuvre à la construction virtuose, récompensée par le prix Goncourt en 2010, Michel Houellebecq mène une profonde réflexion sur notre monde contemporain et le rapport que nous pouvons encore avoir - ou non - avec la vérité.
1er août 1914 : la France décrète la mobilisation générale. Le 2 août, Genevoix, brillant normalien qui n'a pas 24 ans, rejoint le 106e régiment d'infanterie comme sous-lieutenant... Neuf mois plus tard, il est grièvement blessé : c'est la fin de la guerre pour le jeune homme.
Entre ce mois d'août 1914 et les trois balles qui l'atteignent en avril 1915, Genevoix aura participé à la bataille de la Marne, marché sur Verdun et, pendant quatre longs mois, défendu les Éparges. Sous le feu des obus, il aura vécu le quotidien du fantassin, la boue, le sang, la mort, mais aussi, avec ses «camarades du 106», la solidarité et l'humanité partagée.
Dès 1916 et jusqu'en 1923, Genevoix publie cinq récits de guerre, écrits dans une langue précise et humble, réunis en 1949 sous le titre Ceux de 14. C'est cette édition définitive retravaillée par l'auteur que nous donnons à lire. Plus qu'un grand classique sur 14-18, voici l'oeuvre d'un immense écrivain.
Dossier :
1. Le 106e régiment d'infanterie
2. La section Genevoix
3. Derrière les pseudonymes
4. Ceux de 14 : le témoignage fidèle
5. Repères biographiques des personnages de Ceux de 14.
Un beau matin, Gregor Samsa, fils d'une famille de petits-bourgeois à l'existence médiocre, se réveille changé en un coléoptère monstrueux. Face à cette transformation aussi soudaine qu'inexplicable, c'est le comportement de tout son entourage qui se métamorphose...Régi de bout en bout par une implacable logique, La Métamorphose (1915), récit cocasse et terrifiant, est le plus célèbre des textes de Kafka.
Interview : « Yannick Haenel, pourquoi aimez-vous La Métamorphose ? »
Après la guerre de Troie, Ulysse ne retournera pas de sitôt à Ithaque. Héros malmené par les dieux, il erre pendant dix ans de naufrages en catastrophes, jouet de forces qui le dépassent. Il devient ainsi le premier aventurier à explorer les confins du monde pour en rapporter un fabuleux récit.
Considérée comme l'un des plus beaux poèmes de l'humanité, l'Odyssée fait partie de ces ouvrages qui ont laissé une empreinte profonde dans la culture occidentale. Si bien qu'on peut affirmer, avec Pierre Bergounioux, que « le monde n'est plus le même après qu'on a lu l'Odyssée ».
Dossier
1. Commentaire des treize aventures d'Ulysse
2. Aventure merveilleuse, aventure « réelle »
3. Les femmes de l'Odyssée
En 1913, Apollinaire publie Alcools, son premier recueil d'importance, qui rassemble quinze ans de poésie. S'il est alors influencé par un symbolisme sur le déclin, il s'en démarque par d'audacieuses innovations : la ponctuation disparaît et des inventions récentes, comme l'avion et l'automobile, font leur entrée en poésie.
Alcools est une oeuvre contrastée, où la tour Eiffel et le pont Mirabeau côtoient des champs de colchiques et des forêts légendaires, où l'agitation du progrès se mêle aux motifs consacrés de l'amour perdu et du temps qui passe. Tantôt clairs comme le son des cloches rhénanes, tantôt sombres comme les geôles de la prison de la Santé, ces poèmes ouvrent la voie à un nouveau lyrisme. Partagés entre tradition et modernité, ils reflètent la créativité bouillonnante d'une époque sur le point de basculer dans le chaos de la Grande Guerre.
Dossier :
1. La création selon Apollinaire
2. Regards critiques sur Alcools
3. La genèse d'Alcools : documents
4. De quelques poètes amis d'Apollinaire.
Moby Dick (1851), chef-d'oeuvre de Melville, est l'histoire d'une obsession : depuis qu'un féroce cachalot a emporté la jambe du capitaine Achab, celui-ci le poursuit sans relâche de sa haine. Ismaël, matelot embarqué à bord du baleinier Péquod, se trouve pris peu à peu dans le tourbillon de cette folle vengeance : c'est par sa voix que se fera entendre l'affrontement final de l'homme et du grand Léviathan blanc.
Somme encyclopédique érigeant la baleine en un véritable mythe, récit hanté par l'énigme du bien et du mal, Moby Dick nous fait naviguer sur des mers interdites et accoster à des rivages inhumains. Jamais on n'épuisera la science des baleines, suggère Melville. Jamais non plus on ne viendra à bout de la fascination qu'exerce ce roman sombre et puissant.
« Ce livre, dont le titre : Fleurs du Mal, - dit tout, est revêtu [...] d'une beauté sinistre et froide ; il a été fait avec fureur et patience. D'ailleurs, la preuve de sa valeur positive est dans tout le mal qu'on en dit. Le livre met les gens en fureur », écrivait Baudelaire à sa mère, le 9 juillet 1857.
En 1861 paraît la seconde version du recueil. Les poèmes qui le composent sont le creuset d'« opérations magiques », de correspondances inattendues : les plus charmantes créatures côtoient des monstres abominables, le sublime émane du trivial... Magnifiant damnés et charognes, le poète-alchimiste confère à la douleur et à la laideur une dimension esthétique, dotant son recueil d'une modernité géniale : « Tu m'as donné ta boue et j'en ai fait de l'or. »
Dossier :
1. L'héritage romantique
2. Alchimie de la douleur, alchimie de l'art
3. L'imagination, « reine des facultés »
4. Postérité de l'alchimie baudelairienne.
Nous sommes en 29 avant notre ère : Octave, le futur empereur, vient de se rendre maître du monde grâce à sa victoire sur Antoine et Cléopâtre, et Virgile publie ses Géorgiques, dédiées à Mécène, un proche d'Octave. Le contenu des quatre chants, tel qu'annoncé dans les premiers vers, laisse attendre un traité d'agriculture. Virgile semble donc soutenir les efforts d'Octave en faveur de l'agriculture italienne et encourager comme lui les Romains à se faire paysans.
Mais Virgile est un poète, peut-être le plus grand poète latin, et Les Géorgiques sont bien autre chose qu'un simple traité. Elles proposent, avec un souffle et une ampleur rarement égalés, une morale fondée sur l'effort et le travail comme conditions de l'élévation de l'homme, en même temps qu'une réflexion sur la place de celui-ci dans la nature. Comme toute grande oeuvre, elles questionnent également le lecteur sur leur sens et l'interprétation qu'il est possible de leur apporter.
Dossier
1. Les Géorgiques ou l'éloge du travail de la terre
2. Travail du paysan, travail du poète
3. La question des excursus et le sens des Géorgiques
4. Postérité de l'oeuvre.
A 3 CD set audio book in French of Gustave Flaubert's debut novel, one of the most important French novel of the 19th Century. With his special style, Flaubert was always searching for "the precise word", and is one of the creator of the Literary realism. A classic.
Le 2 octobre 1872, le mystérieux Phileas Fogg, au cours d'une partie de whist, parie la moitié de sa fortune qu'il réussira à faire le tour du monde en quatre-vingts jours. Il entraîne son domestique, l'acrobate Passepartout, dans cet improbable voyage. Parmi de multiples obstacles, le tandem détonant formé par l'excentrique gentleman et son valet fantaisiste doit faire face aux pièges tendus par l'inspecteur Fix, persuadé que Fogg a dévalisé la Banque d'Angleterre...Roman d'aventures palpitant à l'ère de la révolution industrielle, Le Tour du monde en 80 jours (1873) rend hommage aux progrès des transports et plonge le lecteur dans une véritable course contre la montre.
Après le déchiffrage d'un message mysté¬rieux, le jeune Axel part pour un voyage fabuleux qui l'emmènera jusqu'au centre de la Terre. Accompagné de son oncle, le fougueux et original savant Lidenbrock, géologue de son état, et du taciturne guide islandais Hans, il va connaître bien des épreuves et faire des découvertes fascinantes dans les entrailles du globe.
Par cette fantastique descente aux Enfers, véritable voyage initiatique, le timide jeune homme se transformera en héros.
À Montsou, dix mille mineurs gémissent sous le poids d'une exploitation toujours plus forte ; parmi eux, Étienne Lantier, qui voudrait voir triompher ses idéaux socialistes. Quand la grève éclate, il en devient le chef, guidant les revendications des ouvriers, les incitant à la fermeté. Bientôt le coron est à court de pain, et la rébellion se durcit...
Germinal, animé par un souffle épique, est le grand roman du peuple et de la révolte. Ainsi que l'écrivait Jules Lemaître en 1885 : "M. Zola a magnifiquement rendu ce qu'il y a de fatal, d'aveugle, d'impersonnel, d'irrésistible dans un drame de cette sorte, la contagion des colères rassemblées, l'âme collective des foules, violente et aisément furieuse..."
Dossier :
1. Le laboratoire du romancier
o L'origine du roman
o Quelques sources de Germinal
2. Du scandale à l'admiration : réception de Germinal
Dans un Paris indéterminé, entre la Belle Époque et les Années folles, deux événements font irruption, qui vont bouleverser une société bourgeoise et conformiste : Bernard, ayant découvert qu'il n'est pas le fils de M. Profitendieu, décide de quitter le domicile familial, le jour où le romancier Édouard, oncle d'Olivier, revient soudainement d'Angleterre à l'appel de son ancienne amante. Un système de ricochets se déclenche alors, qui va amener toute une galerie de personnages à manifester, chacun à sa manière, un principe de mauvaise foi généralisée.Récit d'apprentissage, revendiqué par Gide comme son premier roman, Les Faux-monnayeurs est un puzzle savamment construit, émaillé sur presque quarante ans de faits divers, d'événements historiques et autobiographiques. Jouant sur les codes du roman et sur la mise en abyme du journal d'Édouard, Gide compose l'un des grands romans modernes, une oeuvre chorale, annonciatrice du Nouveau Roman.
Dossier
1. Les emprunts au réel
2. L'atelier du roman
3. Chronologie du roman
4. Chronologie des faits liés aux Faux-monnayeurs.
En 1934, à 25 ans, Simone Weil entre pour un temps indéfini à l'usine afin d'éprouver au plus vif d'elle-même la condition ouvrière. Cette expérience la bouleverse, tant sur le plan intellectuel que sur le plan intime. Après avoir tenu un journal et livré par lettres ses impressions à quelques amies proches, elle n'a de cesse, jusqu'à sa mort en 1943, de témoigner au sujet du travail ouvrier : elle en révèle le caractère inhumain, pense toutes les dimensions de sa nature oppressive et esquisse des formes d'organisation susceptibles de le transformer en un « travail non servile ».
Ces textes, rassemblés en 1951 par Camus pour former La Condition ouvrière, présentent une unité remarquable. Renvoyant dos à dos les théories du travail capitalistes et celles communistes ou anarchistes, Weil juge possible de dégager une perspective philosophique et politique indiquant comment les travailleurs manuels pourraient « atteindre la joie pure à travers la souffrance ».
Dossier
1. Aux sources de La Condition ouvrière
2. Le travail, entre nécessité, oppression et liberté
3. Décrire, dénoncer et penser le travail après Simone Weil.
En 1909, Freud est invité à la Clark University, aux États-Unis, pour présenter une discipline nouvelle : la psychanalyse. Devant un public d'intellectuels, il en retrace la genèse, la méthode et les principales découvertes : la mise au jour de l'inconscient, le processus du refoulement, l'interprétation des rêves, l'existence de la sexualité infantile... Introduction essentielle à la théorie freudienne, ces cinq leçons témoignent de l'ampleur des énigmes que Freud s'est efforcé d'élucider.
Ce roman est le compte rendu à la fois nostalgique et espiègle de la randonnée qu'effectua Stevenson avec une ânesse obstinée dans les Cévennes en 1878. Tandis que l'animal réinvente, à mesure de sa fantaisie, le chemin du voyage, son maître se prend peu à peu aux joies de l'errance. Éloge de la lenteur et du goût pour l'inutile, Voyage avec un âne dans les Cévennes nous invite « à voir le monde comme une bohème non pas vraiment raffinée, mais glorifiée et pacifiée » (Henry James).
Ce ne devait être que l'histoire d'un homme condamné au bagne pour avoir volé un pain. Mais entre 1845, date qui figure en tête du manuscrit, et 1862, date de la publication du roman, l'histoire s'amplifie, gonfle, déborde, jusqu'à devenir une énorme machine aux innombrables intrigues. Et pourtant, tout se tient. Toutes les ficelles que Hugo s'emploie à dévider, il les réunit par un seul geste : interroger la misère, bien qu'elle échappe au discours, et lui donner un sens, bien qu'elle n'en ait pas.
Le livre est un « chef-d'oeuvre », un « monument », l'expression du « génie » de son auteur ; mais l'écart entre le roman et nous est immense. Beaucoup de ses références ont cessé d'avoir pour nous la signification qu'elles avaient pour ses premiers lecteurs. Cette nouvelle édition se propose de restaurer les lisibilités perdues, en tenant compte de l'historicité de l'écriture. Travail tous azimuts, sur tous les plans : politique, sociocritique, économique, philosophique, poétique. Ce qui est en jeu, c'est de saisir la force symbolique de la fiction, de comprendre le texte, d'en retrouver le sens. En somme, de lire Les Misérables.
Un homme sans nom dont on ne sait rien, pas même le crime, vient d'être condamné à la guillotine : il ne lui reste plus que quelques jours à vivre. Dans l'attente de son exécution, il consigne ses dernières pensées et sensations. Son journal suit le flot chaotique de sa conscience, avec des moments de panique, des sursauts d'espoir ou de révolte, et une hantise - celle de la mort qui vient.
Texte d'une inaltérable actualité et premier acte d'un combat dont Hugo demeurera le symbole, Le Dernier Jour d'un condamné (1829) est, d'après son auteur, « la plaidoirie générale et permanente pour tous les accusés présents et à venir ». Et reste sans doute le plus grand réquisitoire jamais écrit contre la peine de mort.
Dossier
1. Genèse et réception du Dernier Jour d'un condamné
2. Écrits de Victor Hugo contre la peine de mort
3. Le motif obsédant de la guillotine
« De tout ce que j'ai écrit, les contes sont incontestablement ce qu'on apprécie le plus au Danemark », note Andersen en 1846. À sa mort, près de trente ans plus tard, ce n'est pas seulement dans son pays d'origine, mais bien dans le monde entier qu'il connaît la gloire. Jusqu'à nos jours, le succès de ses Contes racontés aux enfants ne s'est jamais démenti, preuve de leur dimension intemporelle.
Puisant dans le folklore nordique autant que dans le spectacle de la modernité, le conteur réussit le pari de réenchanter le quotidien sans rien omettre de la violence du réel. Qu'ils soient sapin ou bonhomme de neige, soldat de plomb ou rossignol, princesse ou miséreuse, ses héros nous invitent à redécouvrir les pouvoirs de la fiction, en troquant notre regard d'adulte pour des yeux d'enfant.
Dossier
1. Raconter aux enfants
2. Histoires populaires : les enfants,
les grands-mères et la nature
3. Morales du conte.
« On fait apprendre les fables de La Fontaine à tous les enfants, et il n'y en a pas un seul qui les entende. Quand ils les entendraient, ce serait encore pis ; car la morale en est tellement mêlée et si disproportionnée à leur âge, qu'elle les porterait plus au vice qu'à la vertu. » C'est en ces termes que Rousseau, dans l'Émile, parle des Fables.
Car les Fables ne sont pas ce qu'elles semblent être ; elles cachent, travestissent, simulent et dissimulent à la fois. On doit apprendre à les lire. Pour cela, il faut démonter leurs mécanismes et leurs codes subtils, retrouver l'architecture secrète qui les ordonne. Les Fables sont un leurre, l'envers des apparences ; il convient, pour les goûter, de retourner les évidences.
Alors que Georges Duroy erre dans la capitale sans un sou en poche, il rencontre un ancien camarade de régiment qui lui propose de devenir journaliste à La Vie française...
Ainsi commence l'ascension sociale fulgurante du jeune homme qui assouvira ses ambitions à travers l'argent, le faste et les femmes.
Cynisme d'une presse en plein essor, corruption politique, stratégie amoureuse, vanité mondaine : cette plongée impitoyable dans la société parisienne de la fin du XIXe siècle fait de Bel-Ami (1885) le roman le plus balzacien de Maupassant.
Dossier :
1. L'enfer de la vie de bureau ou les «courbatures de l'esprit»
2. Lettres d'Afrique
3. Éloge de l'adultère
4. Les dangers du vraisemblable
5. La bourse, la presse, le pouvoir.
Point d'aboutissement du grand projet romanesque de Proust, Le Temps retrouvé est le moment de la révélation par l'art : le Narrateur comprend qu'il doit écrire l'oeuvre que le lecteur s'apprête précisément à finir. Parcouru par le spectre de la Grande Guerre, par la peinture des désirs inavouables et des dernières mondanités, mais aussi et surtout par l'idée de beauté, ce livre propose plus qu'une conclusion : une invitation à devenir soi-même auteur de sa propre vie.
Londres, 1923. Par une claire matinée de juin, Clarissa Dalloway, qui donne une fête dans la soirée, sort acheter des fleurs. À la faveur de sa promenade, elle se laisse imprégner par tout ce qui l'entoure, sillonne les rues et remonte le temps. Tandis que les impressions affluent, elle se souvient d'un été à Bourton, où sa vie a basculé
Dans ce roman du temps vécu où les voix et les époques s'entremêlent, Virginia Woolf décrit des existences hantées
par le spectre de l'histoire et de la guerre, ou menacées par la folie. Mais entre les ruines de la tradition et les bouleversements de la modernité, Mrs Dalloway (1925) fait le pari qu'il est possible de vivre l'instant présent, ce moment « où toutes les choses arrivent ensemble».
Dossier
1. Clarissa Dalloway : la fabrique d'un personnage
2. Le roman woolfien ou comment saisir le temps vécu
3. Écrire dans l'entre-deux-guerres : la fracture du temps linéaire
4. L'avant-garde moderniste et la représentation du temps.