Car à vrai dire, en cette chaude journée parmi les premières du mois de septembre, il n'y a guère que moi à traîner sans raison dans les parages.
Sandrine souhaite partager sa localisation avec vous.
Quand sonnera la Treizième Heure, qui est aussi l'heure de nous-mêmes, elle nous trouvera bien évéillés, tous nos sens en alerte, absolument prêts pour le triomphe de l'amour.
"65 Considérée comme un objet sommant l'avant-bras la main se propose tel un miroir intime où sans se refléter notre visage est compris et attiré à y confondre son front avant qu'elle abandonne son poids et se libère du sien, le laissant tomber comme jusqu'à terre, telle synecdoque minérale déposée de toute fonction ou apogée abstrait d'un geste d'airain traversant l'adversité. 31 Pour s'excuser d'un oubli on dit communément qu'on avait, au lieu de préoccupations plus urgentes, d'autres choses à penser, expression fautive qui demeure implicitement fondée sur une image de l'acte de penser comme consistant à extraire d'un répertoire des contenus concrets, à laquelle pourrait venir s'opposer celle de laisser des plumes s'envoler d'un oreiller déchiré..."
Face à Giacometti, et aux côtés de l'artiste, Jacques Dupin le fut souvent, qui lui rendit visite chaque semaine pendant treize ans. De cette amitié sont issus des textes, ici réunis pour la première fois, qui accompagnent et prolongent l'oeuvre.
Portraits d'un artiste au travail par un poète dont l'écriture éprouve la même exigence, les mêmes tourments, le même surgissement d'une présence séparée.
à l'extrême de l'écriture de la nuit rien n'arrête, et manquer la cible est un premier pas vers le fond de l'oeil à la fourche de la vie la croisée des certitudes qui se détruisent une phrase décapitée pour que tu sois nue
Qui n'a pas rêvé d'être un écrivain américain ? Alors j'ai écrit un roman de Donovan Gallagher et deux romans de Tom Lee Mulligan. Disons que je les ai traduits.
Ce qui s'est réellement passé à Stonebrige, Donovan Gallagher : Quand il débarque à Stonebridge, Roy Steven est persuadé qu'un fait divers va s'y produire. Il n'a pas tort, mais les choses vont se passer un peu différemment de ce qu'il avait imaginé...
Comment écrire un roman, selon Price, Tom Lee Mulligan : Bryan décide sur un coup de tête d'écrire un roman. Il demande à son ami Price, un célèbre écrivain, une liste de conseils. Mais Price semble jouer un drôle de jeu, rapport à Carol.
Runaway Bay, Tom Lee Mulligan : À Runaway Bay, il y a un lac, un bar, une épicerie, un garage, accessoirement un golf, et les pluies d'été du Texas. Jeff y mène sa petite vie tranquille jusqu'au jour où Montana arrive. Puis Sam.
Cependant, c'est la fin.
"Quand DaSouza m'a dit que je n'avais « pas trop changé », j'ai été peiné de savoir quoi répondre et dans ma tête se sont multipliées une à une les approximations.
En trente ans, son visage avait comme explosé : le nez était fin autrefois, il avait triplé de volume et j'ai eu l'impression qu'une bombe avait éclaté ses parois; en plus d'avoir perforé leur cartilage de deux nouvelles narines, elle ou une grenade avait pris le soin de réduire d'abord les natives en charpie."
La cale vide, ou presque vide d'un cargo roulier. Un rendez-vous en haute mer. L'amour, l'enfance, le pouvoir, l'amitié et des mallettes emplies de billets. Bref, tout ce qu'il faut pour que la monotonie funèbre d'un dernier voyage au long cours se mue en roman d'aventure.
« Je cajole le Cycle de la Mort dont À mon tour constituera le quatrième tome si demain, vers 14h40, le verdict scintigraphique en décide ainsi. Je nomme conjuration ma pensée, puis un expert hypothétique vient me distraire : Vos jours sont comptés. Je le sais depuis toujours ».
Hubert Lucot meurt le 18 janvier 2017. À mon tour est son dernier livre.
Pour reconstituer le fil de notre existence, nous ne sommes hélas pas toujours en mesure de nous raccrocher aux paroles d'une chanson, ou encore à quelques phrases retrouvées dans les pages d'un livre, si bien qu'il nous faut tout un temps progresser au-dessus du vide, avec l'espoir toutefois de posséder assez d'élan pour rejoindre avant de sombrer la terre ferme des souvenirs tangibles.
Dennis passa la plus grande partie de sa vie à croire que la personne qu'il avait le plus aimée et qu'il aimerait toujours plus que les autres était George Miles, un ami pour lequel il écrivit un cycle de cinq romans dans les années 1990. Ils se rencontrèrent quand George avait douze ans et lui quinze. George était le garçon le plus étrange, doux et beau que Dennis avait jamais vu sur Terre et, à sa plus grande stupéfaction, George l'aima instantanément et avec acharnement.
De la vie de cet enfant, je ne connais que le début. Mais pourquoi ai-je l'impression qu'à peine commencée, cette vie-là est déjà écrite et qu'il est trop tard pour en changer le cours ? Après tout, ce n'est qu'un petit garçon de quatre ans et demi. Un enfant pas toujours facile à vivre et peut-être pas facile à aimer. Un enfant qui vit dans l'indifférence de ses parents. Et voilà justement que sa mère disparaît. Personne ne sait où ni pourquoi.
La politique est une affaire sérieuse.
Parfois elle prête à rire.
On était dans un drôle de moment.
Pendant longtemps on a cru que le méchant était Ray Duluc. Il faut dire qu'il avait le profil : des meurtres, des vols de pâtisseries (cookies, flans), des faux en écriture, des rôdes sur le darknet et les sorties d'école. Ce n'était pas exactement un bon bougre. Mais comme a dit la cheffe : ' Ça n'en fait pas pour autant un coupable - en tout cas pas coupable de ça.
C'est d'abord l'image célèbre d'Aby Warburg s'adressant aux phalènes, la nuit, dans sa chambre de Bellevue. Il appelle les phalènes ' ses petites âmes ', des nymphes venues briller dans la nuit de son esprit, car cette nuit n'est pas qu'obscure, elle est phosphorescente et peuplée.
On a cru qu'en vivant tous les quatre on vivrait plus longtemps. Que la coloc entre vieux, perchés au dernier étage, faisait de nous des malins. Qu'on partagerait nos crépuscules. Qu'on était les derniers d'un monde disparu.
On a tout faux, j'ai bien peur.
Et moi là-dedans, j'écris. J'écris la colère de partir, l'ivresse du grand âge. J'écris pour m'occuper, grap-piller quelques moments de plus. Tout le monde n'a pas le temps de mourir.
Je peux te montrer ce qu'ils ne verront jamais. Tu es capable ?
Une articulation sensée
Une prochaine articulation
Une centaine d'articulations
Un millier de poulets
Une appréhension saine de la réalité
Une opposition avec franchise
Une articulation soudaine instinctive
Une production de mille poulets/jour
Une véritable articulation lourde de sens
Une simplification à l'extrême
Une opportunité de croire à une saine articulation
Jésus est dans la ville. Jésus préfère toujours aller dehors. Jésus dit : Soyez passants, passez de l'en-dehors à l'en-dedans et soyez perdurants. Éternisez-vous dans la passade. Allez et venez à vous en donner le tournis. Dehors c'est la vivance dit Jésus. Il faudrait imprimer l'air autrement, tracer dans les êtres et les sentiments. Jésus n'écrit pas dans sa tête mais dans sa bouche. La bouche à Jésus est une imprimante à mains. Jésus dit : Nous sommes des machines dont la pensée passe par nos doigts. Tous ces lointains imprimés dans les souvenirs, toutes ces vies qui l'entourent Jésus et notamment celle de Lulu. Son pays sa famille ses amours, Jésus va passer tout ça par le fil de l'écrit. Jésus est un poète qui trace sa vivance dans le poème.
De quelle espèce les Anglais descendent-ils ? Pourquoi les Allemands arrivent-ils toujours en retard à un rendez-vous ? Les Chinois sont-ils aussi sages qu'ils veulent bien le dire ? Est-il vrai que les Irakiens parlent exclusivement en usant de métaphores ? Les Français auraient-ils oublié leurs bonnes manières ?
À toutes ces questions, et bien d'autres, Populations répond sans détour.
Je suis né étranglé par le cordon ombilical, le visage tout bleu, qui plus est chez mes grands-parents maternels, et ne dois d'avoir survécu qu'à l'oxygène dont se servait leur voisin, mon oncle, le forgeron du bourg, pour ses soudures au chalumeau. J'aurais pu aussi ne pas naître, ma mère ayant réchappé de peu à un accident de battage meurtrier à l'âge de quatre ans. Ou renoncer à la vie à vingt-six ans, comme R., devenu ingénieur après de brillantes études et issu du même milieu que moi. Mesurant ma chance d'être vivant, j'ai enquêté sur ces trois événements, sur ce qu'ils disent du monde d'où je viens. Trois enquêtes qui en sont aussi une sur la nécessité vitale de lui rester fidèle et celle, tout aussi vitale, de devoir le quitter pour devenir ce que je voulais être.
Quatre saisons. Quatre lettres adressées à l'amie lointaine.
Jour de printemps. Il marche dans les vignes, les bois, alors qu'un poème se compose dans sa tête. Ce texte parle de l'avidité de vivre. De l'attente. L'attente de ce qu'aucun mot ne saurait nommer.
Nuit d'un été torride. Naguère, un enfant s'était enfoncé dans la forêt à la recherche de trois hêtres immenses. Il ne les avait pas trouvés, mais il avait vécu quelques minutes inoubliables près d'une source. Autre parcours : celui de l'aventure intérieure, avec ses aléas, ses angoisses, ses découvertes, et instamment espérée, ardemment attendue, cette seconde naissance qui permet enfin de consentir à la vie.
Journée d'automne et de balade sur les collines dans la douce et déclinante lumière de la saison préférée. Elle fait songer à un autre automne. Celui d'une existence. Celui qu'éclaire et enrichit la plénitude de la maturité.
Après-midi d'hiver. La neige. Les oiseaux. Le profond silence. Une totale passivité. Le plus enfoui affleure et la main note.
Des instants d'abandon, de lentes dérives. Une parole nue. Celle qui sécrète le murmure de l'intime.
Confinés séparément en 2020, le père et la fille se sont écrits. Leur correspondance s'engage dans le récit d'une famille bouleversée par la politique, l'exil et l'art.
@tiq
Alice,
Tous ces mots pour te dire - avec le dessein de justifier mes maladresses envers toi et ton frère -, que nous, tes parents, sommes venus ici en France avec les codes et les normes de notre culture d'origine ; et vous, les enfants, vous êtes nés ici, vous avez grandi ici, avec les repères d'ici.
Comment nous rapprocher ?
@lice
Mon père, mon ami,
Je porte vos angoisses et vos souffrances comme tu portes celles de tes parents.
Mais serai-je capable de me débarrasser des angoisses de mes aïeux pour ne garder que les miennes ? Celles qui rempliront déjà lourdement le sac de mes enfants, les rendant bossus bien trop tôt.
Parce que je ne peux pas guérir mes ancêtres, Bâba !